L’Organisme mondiale de la Santé (OMS) élargit son programme d’action mondial pour la santé mentale en y intégrant la prise en charge de l’état de stress posttraumatique, du stress aigu et du deuil, suite à des nombreuses demandes des intervenants de première ligne concernant des soins de santé mentale à prodiguer après un traumatisme.
Le nouveau protocole et les lignes directrices visent à assurer des soins de santé mentale efficaces pour les adultes et les enfants exposés à un traumatisme ou à la perte d’un proche. Les intervenants en santé vont désormais pouvoir fournir des services de base conformes aux meilleurs données factuelles disponibles.
Selon les données de l’OMS, les traumatismes suite aux situations de violence et la perte de proches sont fréquents. Une étude menée par l’OMS dans 21 pays, révèle que plus de 10% des personnes interrogées ont indiqué avoir été témoins de violences (21,8%); avoir été victimes de violences interpersonnelles (18,8% ), d’accidents (17,7%) ou de la guerre (16,2%); ou encore avoir été témoins d’un traumatisme chez un proche (12,5%). Selon cette même étude, près de 3,6% de la population mondiale avait souffert d’un état de stress post-traumatique au cours de l’année précédente.
Un nouveau protocole pour une aide psychologique de première ligne
Le nouveau protocole a été publié en collaboration avec le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR). Grâce à ce nouveau protocole, les intervenants en santé primaire seront plus en mesure d’apporter un soutien psychosocial de base aux réfugiés ainsi qu’aux personnes qui ont été exposées dans d’autres situations à un traumatisme ou à la perte d’un proche. Les lignes directrices fournies incluent: l’aide psychologique de première urgence, la gestion du stress, des méthodes positives d’adaptation et la mobilisation des soutiens sociaux.
En outre, l’OMS recommande d’orienter les personnes en état de stress post-traumatique vers des traitements spécialisés tels que la thérapie cognitivo-comportementale (TCC) ou une nouvelle approche dite de désensibilisation et de reprogrammation par le mouvement des yeux (EMDR).
Les thérapies TCC et EMDR sont recommandées pour les enfants, les adolescents et les adultes atteints du syndrome de stress posttraumatique (SSPT). Comme la thérapie TCC centrée sur un traumatisme, la thérapie EMDR vise à réduire le sentiment de détresse et à renforcer des cognitions adaptatives liées à l’événement traumatique. Contrairement au TCC, l’EMDR n’implique pas une desciption détaillée de l’événement, ni une confrontation directe des croyances ou une exposition prolongée à l’événement ou des devoirs.
Les deux techniques aident les sujets à atténuer les souvenirs vivaces, non désirés et répétés d’événements traumatiques. Il est recommandé de renforcer la formation et la supervision en vue de les diffuser plus largement.
Source : L’Organisation mondiale de la Santé, Communiqué de presse, 6 août 2013 | Genève